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My life is a failure
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24 août 2010

Valentin's day #2

Depuis un an il se trame quelque chose avec Valentin. Franchement, j'en suis la première étonnée. Je ne sais plus trop comment c'est arrivé, j'ai juste quelques souvenirs confus, comme la première fois que je l'ai vu avec les cheveux courts, et que ses yeux, ses traits ressortaient, son visage s'était éclairci, il avait l'air d'aller bien. Il m'aura fallu plusieurs années pour me rendre compte qu'il a les yeux bleus, j'ai jamais vu un bleu pareil, on dirait qu'ils sont faux tellement il sont beaux et je pourrais rester des heures à les regarder. Un autre jour, j'ai remarqué sa bouche. Un soir, je fantasmais sur le Docteur House, en me disant qu'il me rappelait quelqu'un, et en y réfléchissant, je me suis rendue compte que c'était à Valentin que je pensais. Puis on est allé voir Inglorious Basterds au cinéma, et j'ai fondu sous le charme du Colonel Landa, qui est son sosie. En sortant du cinéma, j'avais envie de lui sauter dessus. Et là je me suis dit que j'étais vraiment pas claire dans ma tête et que je n'aurais sans doute jamais dû arrêter l'Haldol.

A peu près à la même période, il a trouvé un appartement et emménagé seul. J'ai voulu voir à quoi ressemblait son chez-lui, et rendez-vous fut pris jenesaisplusqueljour à jenesaisplusquelleheure pour une petite visite de courtoisie. J'étais en train de chercher son nom sur les boîtes aux lettres pour trouver l'étage où il habitait, quand j'ai vu un mec, souriant, avec beaucoup de charme, descendre les escaliers d'un pas joyeux. Justement ça tombait bien, j'avais oublié le code d'entrée. Et ça tombait encore mieux, parce que le mec charmant et souriant qui est venu m'ouvrir la porte, c'était lui.

C'est à peu près à ce moment que j'ai compris que je risquais de le perdre. Parce qu'il a du charme, ce mec est comme de la braise, mais il ne le sait pas.

Quelques jours plus tard, j'ai rêvé qu'il emménageait avec Victoria Silvstedt. Il était content, elle était heureuse comme tout elle aussi, mais d'un coup se transformait en Barbie et se mettait à pleurer parce qu'elle se rendait compte que Valentin ne l'aimait pas. Au réveil je me suis sentie terriblement coupable d'avoir pu faire un rêve pareil, qui traduisait ma peur et ma jalousie vis-à-vis de n'importe quelle fille qui pourrait l'approcher. J'ai raconté mon rêve à Valentin, et il ne lui a pas fallu cinq minutes pour me rétorquer "Dis donc, ce rêve, c'est presque une déclaration d'amour dis-moi !". Je ne sais plus trop comment j'ai tenté de noyer le poisson, j'ai dû admettre à demi-mot que oui, j'avais peur qu'il rencontre quelqu'un. J'avais peur qu'il me juge, qu'il m'humilie devant les copains ou qu'il décide de ne plus jamais me parler parce que j'étais une sale perverse qui lui faisait des avances alors que j'étais en ménage avec un de ses meilleurs amis. Après coup, on en a ri, mais lui et moi avons parfaitement compris la signification de ce rêve, et nos relations ont pris encore une autre tournure dans les mois qui ont suivi.

Je ne sais plus trop pour quelle raison, il s'est mis à devenir jaloux. Désagréable. Comme s'il voulait me repousser. Le simple contact d'une partie de moi contre lui provoquait un un dégoût affiché, suivi d'un "mais arrête de te frotter !", non pas comme si je le repoussais vraiment, mais plutôt comme s'il luttait contre lui-même. Ce petit jeu de "je t'aime moi non plus" est allé crescendo, tantôt à coup de petites piques faites pour provoquer la jalousie de l'autre, tantôt à coup d'allusions sexuelles et d'énonciations de pratiques déviantes type babyphilie ou fat admirers. Petit à petit il m'a moins repoussée, il n'évitait plus de me toucher quand il me faisait la bise, parfois même j'ai pu sentir ses lèvres s'appuyer un peu sur ma joue quand il me disait au revoir. Le contrat était tacite : on s'allume, on se taquine, pas plus.

Puis il y a eu un intrus dans notre petit jeu, appelons-le Arthur. Mon "amant". Nous avons été en contact de 2005 à 2007, puis nous sommes perdus de vue avant de reprendre contact en octobre dernier. Valentin l'a très mal vécu, et toute allusion à Arthur provoque chez lui une réaction épidermique. Bon, il faut admettre que je n'ai pas été d'une grande discrétion non plus, mais j'ai halluciné quand certaines réactions de Valentin sont devenues presque plus violentes que celles de Monsieur. Un intrus, un salopard qui voulait profiter de moi, il se passait quelque chose, il le sentait à des kilomètres et ça le rendait fou. Moi je pensais qu'il réagissait de la sorte par rapport à Monsieur qui est son ami depuis dix ans, mais après coup je n'en suis plus tout à fait sûre.

Si je rentre autant dans les détails concernant Valentin, c'est un peu pour faire le point, mais aussi parce que je me demande comment, en partant de regards et de petites phrases échangées j'ai pu arriver à la conclusion qu'il y avait un début de quelque chose entre Valentin et moi. Qu'est-ce qui me prouve que tout ça était bien réel ? Qu'est-ce qui me prouve que je n'ai rien inventé, rien interprété ? Un de mes amis proches me demande régulièrement conseil, parce qu'il est tombé sous le charme de telle ou telle jeune femme qui lui a souri ou l'a regardé avec un peu d'insistance. A chaque fois je calme ses ardeurs en lui disant qu'un regard ne vaut rien et qu'on lui donne le sens qui nous arrange. J'ai peur d'avoir construit une grande histoire d'amour sur du rien, du vide, du fantasme de lycéenne attardée, et en essayant d'avoir plus que ce que j'avais déjà avec Valentin, je suis sans doute en train de tout foutre en l'air. Le présent est en train de me donner raison, malheureusement.

(épisode #3 à suivre demain, même heure, même chaîne. Ne zappez pas.)

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